La Liturgie de saint Marc, une très ancienne liturgie proprement égyptienne, présente des caractéristiques qui la distinguent nettement des autres anaphores, en particulier la présence des intercessions avant le récit de l’institution, ainsi que la prière pour la crue des eaux du Nil. Quoiqu’elle ne soit plus guère en usage de nos jours, elle existe toujours chez les Coptes sous le nom de Liturgie de saint Cyrille. Son histoire est difficile à reconstituer, vu le petit nombre de manuscrits anciens et l’état incomplet de certains d’entre eux ; le texte du Sinaï arabe 237, publié ici avec traduction annotée et un essai de reconstitution du modèle grec, atteste que cette liturgie a été également célébrée dans le cadre du patriarcat de Jérusalem sous une forme adaptée à l’usage byzantin, avec l’addition d’une « proscomidie », la mention de l’empereur et de la « Ville sainte ». Il est donc d’autant plus précieux qu’il sert de témoin aux deux traditions, et est un signe visible de leur rencontre.