Cette édition est une œuvre d’archéologie musicale, fondée sur les plus anciens manuscrits cisterciens notés, provenant des abbayes cisterciennes de la Fille-Dieu (Suisse) et de Schönau (Allemagne). Ces documents, pour la plupart palimpsestes, ont nécessité un travail d’interprétation et de restitution de longue haleine, qui permet aujourd’hui de révéler une tradition liturgique et musicale oubliée : celle du premier chant qui fut pratiqué dans l’ordre cistercien entre 1110 et 1143 environ.
Issu de la tradition liturgique importée de Metz à Cîteaux, au début de l’abbatiat d’Étienne Harding, ce chant présente un double intérêt. Il éclaire les origines de l’Ordre cistercien en sortant de l’oubli les mélodies des antiennes et des répons chantés à Cîteaux jusqu’à l’avènement de la réforme de Bernard de Clairvaux. Et, indirectement, il rend compte pour l’ensemble de l’année liturgique d’un chant messin plus ancien que celui qui nous est parvenu dans les sources musicales messines.
« Pendant » musical du Primitive Cistercian Breviary (vol. 44 de la même collection « Spicilegium Friburgense »), le présent ouvrage permettra aux scientifiques, aux amateurs de chant médiéval, comme aux lecteurs curieux, de découvrir et transmettre un trésor qui était perdu.
Über die Autorin
Alicia Scarcez est Docteur en Histoire, Art et Archéologie (Musicologie) de l’Université Libre de Bruxelles (2012) et lauréate du Conservatoire royal de Musique de Bruxelles (Premier Prix de piano en 2001, Premier Prix d’Histoire de la musique en 2003).
Chantre, codirectrice de chœurs grégoriens, chercheuse et collaboratrice scientifique à l’Université de Fribourg/Suisse (Institut de Sciences liturgiques) et à l’Université Libre de Bruxelles (Laboratoire de Musicologie), Alicia Scarcez est l’auteure de plusieurs études sur le chant liturgique et d’une thèse doctorale consacrée à La réforme liturgique et musicale de Bernard de Clairvaux. Son ouvrage L’antiphonaire 12A–B de Westmalle dans l’histoire du chant cistercien au XIIe siècle (Turnhout, Brepols, 2011) a été récompensé en 2009 par le Prix d’Histoire et Critique de la Classe des Arts de l’Académie royale de Belgique.